A Toulouse et en Haute-Garonne, la MDPH 31 accueille, accompagne et conseille l’ensemble des personnes handicapées, les adultes comme les enfants, quel que soit leur handicap. Sa création a été permise par la loi du 11 février 2005. Cette loi a été majeure pour les personnes en situation de handicap. Elle a notamment permis de donner une définition globale au terme handicap ». Différents handicaps existent et correspondent à cette définition. La loi du 11 février 2005 La loi du 11 février est la loi pour l’égalité des droits, des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Une loi particulièrement importante dans l’histoire du handicap en France Pour la première fois, elle définit dans le droit français la notion de handicap ». Elle pose les bases de l’accessibilité et du droit à la compensation. Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous citoyens ainsi que le plein exercice de la citoyenneté. Article L. 114-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles Par ailleurs, elle a permis des évolutions fondamentales pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge, avec la mise en place des maisons départementales des personnes handicapées afin de centraliser l’accueil, l’orientation et l’accompagnement ; du droit à la compensation ; de la prestation de compensation du handicap qui constitue alors une nouvelle aide ; de nouvelles réponses pour répondre aux besoins en matière de scolarité, d’emploi, de citoyenneté ou de participation à la vie sociale. Les références légales Le droit à la compensation au service du projet de vie » Ce droit constitue un des principes fondamentaux de la loi. La personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie. Article L. 114-1-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles. Cette compensation consiste à proposer des réponses aux différents besoins de la personne. Ces besoins varient en fonction de chaque individu et de son projet de vie ». Ce projet de vie correspond aux besoins ressentis et aux attentes de la personne en fonction de ses difficultés. Les réponses possibles pour répondre aux besoins spécifiques de chaque personne sont de nature diverse avec Des réponses dites de droit commun » il s’agit d’appliquer des droits communs aux personnes en situation de handicap et aux personnes n’ayant pas de handicap. Par exemple des adaptations pédagogiques pour faciliter la scolarité. Des réponses dites de droits spécifiques », c’est-à -dire des droits uniquement destinés aux personnes en situation de handicap. Parce qu’une même pathologie peut avoir des effets différents d’un individu à un autre, chaque situation de handicap est différente et nécessite une réponse personnalisée. Qu’est ce que le handicap ? La loi du 11 février 2005 a permis de donner une définition à la notion de handicap », inspirée de la classification internationale du handicap. Constitue un handicap toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. Article L. 114 du Code de l’Action Sociale et des Familles De nombreux types de handicap différents La loi du 11 février 2005 fait état de différents types de handicap. Le handicap moteur Le handicap moteur ou déficience motrice recouvre l’ensemble des troubles troubles de la dextérité, paralysie… pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs difficultés pour se déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains gestes. Il peut survenir à la suite d’un accident, d’une maladie ou de complications génétiques. 1,5% de la population française adulte est atteinte de troubles moteurs isolés, soit environ 850 000 personnes. Si l’on considère le trouble moteur associé à d’autres déficiences, cette estimation atteint 4%. Le handicap visuel Le handicap visuel ou déficience visuelle est multiforme et constitue un handicap dit sensoriel » il affecte un sens. Il concerne les personnes aveugles mais aussi des personnes malvoyantes. On peut distinguer les personnes handicapées visuelles en 4 groupes en fonction de la sévérité de leur déficience visuelle les aveugles vision nulle ; les malvoyants profonds vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes ; les malvoyants moyens incapacité visuelle sévère en vision de loin incapacité totale ou beaucoup de difficultés à reconnaître un visage à quatre mètres ou en vision de près incapacité totale ou beaucoup de difficultés à lire et écrire ; les malvoyants légers pas d’incapacités visuelles sévères en vision de loin ou de près. Différentes causes peuvent être à l’origine d’une déficience visuelle, comme par exemple des maladies comme la cataracte ou le glaucome ou des causes héréditaires. On estime le nombre de malvoyants en France à 1,7 millions, dont plus de 300 000 malvoyants profonds à aveugles. Le handicap auditif La déficience auditive implique une altération de la capacité auditive, pouvant aller jusqu’à la surdité. C’est aussi un handicap sensoriel. Selon les cas, ce handicap s’accompagne ou non, d’une difficulté à s’exprimer ou oraliser ». Les personnes peuvent être sourdes de naissance ou devenues sourdes. Il existe différents types de surdités surdité légère, moyenne, sévère et profonde. Plus de 4 millions de personnes sont atteintes de handicap auditif en France, dont près de 300 000 sont malentendantes profondes à sourdes. Le handicap mental Le handicap mental ou déficience intellectuelle se caractérise par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, de la maîtrise du langage, de la motricité et des performances sociales. Ce handicap peut ainsi, à des degrés divers, affecter les capacités de conceptualisation, de réflexion, d’attention, de communication, d’autonomie, de prise de décision, de la mémorisation des connaissances, la stabilité émotionnelle et le comportement etc. Les causes du handicap mental sont diverses et survenir à la conception de l’enfant, pendant la grossesse, à la naissance comme après la naissance. La trisomie 21 est la forme la plus connue de handicap mental. Elle a pour origine une anomalie chromosomique. Elle concerne 50 000 à 60 000 personnes en France soit 10 à 12% des personnes handicapées mentales françaises et 1 000 nouveaux nés chaque année. Le handicap psychique Le handicap psychique englobe différentes pathologies touchant le psychisme. Il est la conséquence ou la séquelle d’une maladie mentale. A titre d’exemple, les névroses, psychoses, dépressions sont des handicaps psychiques. Indépendant du développement intellectuel de la personne, il est généralement chronique et ne permet pas de mener une vie ordinaire, sans aménagement particulier. Il peut notamment impacter les facultés d’intégration sociale, l’autonomie, ou les capacités relationnelles et d’attention. Le polyhandicap Le polyhandicap est un handicap grave à expressions multiples avec déficience motrice et déficience mentale sévère ou profonde, entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relation ». Pour la personne polyhandicapée les handicaps ne s’additionnent pas, ils se multiplient. Le polyhandicap entraîne une dépendance importante. Il nécessite une aide humaine et des soins permanents avec une prise en charge individualisée. Les causes du polyhandicap sont diverses. Elles sont principalement prénatales malformations, AVC prénataux…. Elles peuvent aussi être périnatales dont une partie liée à des souffrances fœtales ou de grandes prématurités ou postnatales traumatismes, arrêts cardiaques. 30% d’entre elles de causes inconnues. Les données disponibles en France permettent d’évaluer la prévalence du polyhandicap à environ 1 naissance pour 1000, soit environ 800 nouveaux cas d’enfants polyhandicapés par an. Les maladies ou troubles de santé invalidants Certaines maladies entraînent des déficiences et contraintes importantes dans la vie quotidienne. Elles constituent souvent un handicap non visible. Ces maladies peuvent atteindre des organes et fonctions organiques le cœur, les poumons, les reins, des défenses immunitaires…. Ces maladies peuvent être momentanées, permanentes ou évolutives. Exemple sclérose en plaques, diabète, mucoviscidose, insuffisances cardiaque, rénale, immunitaire…, cancers, certaines maladies rhumatoïdes…
Lasuite après la publicité. Il y a au moins trois manières de tricher aux Paralympiques : Faire croire que vous êtes handicapés alors que non. Aux Jeux paralympiques de Sydney, en 2000, dix des 12 membres de l’équipe espagnole de basket pour handicapés mentaux ne l’étaient pas. 18 août 2021 L’alcoolodépendance a des conséquences bien connues sur la santé des personnes concernées. Mais aussi sur leur entourage. Ce constat n’est pas nouveau mais une récente étude scandinave précise les effets néfastes d’une consommation excessive d’alcool sur la santé et le devenir de leurs enfants. Avoir un parent alcoolodépendant n’est pas sans conséquence sur la santé. Rien de surprenant bien sûr. Mais jusqu’à présent les données récoltées à ce sujet provenaient essentiellement de questionnaires réalisés auprès d’adultes. Ce qui pouvait induire une sous-déclaration des effets observés. Pour contourner ce problème Julie Brummer, chercheuse à l’Université d’Aarhus au Danemark et son équipe, ont basé leur travail de récolte de données sur 91 études s’appuyant sur les registres centralisés par les hôpitaux des pays scandinaves, et donc moins subjectives. Cette étude a ainsi également permis d’analyser davantage de conséquences concernant des enfants de tous âges, de la naissance à l’adolescence, et jusqu’à l’âge adulte. Qu’ont constaté les chercheurs ? Les enfants dont un parent consomme l’alcool à l’excès présentent un risque élevé de développer des problèmes de santé et de qualité de vie de différents types Des troubles de la santé mentale durant l’enfance et/ou l’adolescence ; De souffrir d’abus et/ou de négligence ; D’être placé ; D’être hospitalisé pour maladie ou blessure ; D’être condamné pour crime à l’âge adulte. Afin de mieux comprendre comment réduire ces risques pour ces enfants, il est essentiel de relier les différentes collections de données pouvant avoir un lien avec les effets de l’alcoolisme parental », conclut l’autrice principale. Et bien sûr de poursuivre le travail d’analyse de ces données. Source Journal of studies on alcohol and drugs, 5 août 2021 Ecrit par Dominique Salomon - Edité par Emmanuel Ducreuzet compensationdu handicap et l’accessibilité comme préalables à toute interaction et toute diffusion de contenus auprès des élèves. Ce guide a pour but d’informer l’ensemble du corps pédagogique de Sciences Po des bonnes pratiques à adopter pour permettre un meilleur accès à l’enseignement des étudiants handicapés mais également pour poser un cadre sécurisant etTuteur d’un proche ça vous engage à quoi? Avec le grand âge, de plus en plus de familles sont confrontées à la mise sous tutelle de l’un de leurs proches devenu incapable de gérer son quotidien et ses biens. Cette mesure de protection impose la désignation d’un tuteur. Celui-ci est le plus souvent un conjoint ou un enfant. Avant d’accepter une telle mission, il est important d’en réaliser les contraintes administratives.• L’obligation de dresser un inventaire. Dans les trois mois de sa nomination, le tuteur doit s’occuper de dresser un état précis du patrimoine de la personne protégée biens immobiliers, meubles, bijoux, voiture, produits d’épargne, éventuelles dettes etc.. Cet inventaire doit être fait en présence du "protégé" sauf impossibilité médicale, par le tuteur assisté de deux témoins par exemple des membres de la famille, des amis ou des voisins. En général, les tribunaux mettent à disposition un formulaire qui permet d’être guidé dans cette tâche. Les témoins ne sont pas nécessaires, si le tuteur recourt aux services d’un notaire ou d’un huissier.• L’obligation de signaler la mise sous tutelle à de nombreux organismes la banque de la personne protégée, les caisses qui lui versent des ressources caisses de retraite, la caisse d'allocations familiale..., le service des impôts, les assureurs, un éventuel bailleur… Mais aussi EDF/GDF, l'émetteur du contrat téléphone ou d'internet… pour que les factures soient adressées au tuteur. L’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception est préconisé pour les organismes les plus importants, notamment pour la banque. • L’obligation d’informer le juge des tutelles de l’éventuel changement d’adresse de la personne concernée, ou de son décès. Le tuteur rend des comptes au juge chaque année Sauf, s’il en est dispensé par le juge par exemple en raison de la modicité des ressources de la personne protégée, le tuteur doit établir, tous les ans à la date prévue par le jugement, un compte-rendu de gestion à l’aide du formulaire fourni par le Tribunal. Ce document doit indiquer les ressources et les dépenses de la personne protégée, celles de la vie courante et les autres. Le tuteur doit annexer à chaque compte rendu, des justificatifs. Leur liste est souvent rappelée sur le formulaire de compte-rendu de gestion relevé de compte, relevé de contrat d’assurance vie ou autres produits d’épargne, justificatifs de dépenses au-delà d’un montant déterminé par le tribunal au regard du patrimoine de la personne protégée, avis d’imposition… Si le tuteur peut faire un certain nombre d’actes seuls, il doit obtenir l’accord du juge pour les plus importants. Par exemple pour la vente d’un bien immobilier de la personne. Pour obtenir de l'aide Le tuteur peut se sentir perdu dans ses démarches, avoir peur de mal faire ou d’omettre des formalités. Pour obtenir de l’aide et la réponse à ses questions, il peut- Contacter une UDAF union départementales des associations familiales. Elles sont nombreuses à s’engager dans des actions d’information collective et d’aide individualisée aux tuteurs et curateurs familiaux. Par exemple, l’UDAF de Paris propose des permanences téléphoniques assurées les lundis et mercredis à 9h30 à 12h30 au 01 44 53 48 73 et la possibilité de poser sa question par mail tuteursfamiliaux . Des entretiens sont également possibles sur rendez-vous. Pour trouver l’UDAF de votre département consulter le site - S’informer sur des sites site propose une multitude de dossiers thématiques, des modèles de lettres, un forum où vous pouvez poser vos questions… Le site propose également des informations pratiques.
Jarasevica aussi souligné le fait que cette version du texte « ne fait que décrire cliniquement un manque » et n’est pas à interpréter sous un angle social. Évidemment, on ignore combien de célibataires souhaitent réellement devenir parents, mais les adversaires de ce texte soutiennent que les couples qui souhaitent avoir un enfant devraient être prioritaires.
Après une première édition publiée en 2011, une seconde version actualisée du guide Parents Handis pas à pas – Du désir d’enfant à son entrée en maternelle », édité par l’Association des Paralysés de France vient de paraître. Destiné à accompagner les couples dans leur désir d’enfant lorsque l’un ou les deux parents sont en situation de handicap, cette brochure consultable en ligne et disponible gratuitement en version papier répond aux questions d’ordre pratique que se pose chaque futur parent, avec les spécificités dues au handicap. Mais au-delà d’une brochure pratique à destination des parents et futurs parents en situation de handicap, le guide sert aussi à sensibiliser les professionnels de la santé, du champ du handicap, de la petite enfance, les associations, les proches, et bien sûr les pouvoirs publics sur ce sujet qui donne encore lieu à bien trop de préjugés et dans un contexte où les droits des parents en situation de handicap ne sont de toute évidence pas respectés. Interview d’Agnès Bourdon, coordinatrice de la réalisation du guide Parents handis pas à pas » 66 Millions d’IMpatients Comment et pourquoi est né ce guide ? Agnès Bourdon La première édition parue en 2011 a été l’initiative du groupe national des parents en situation de handicap, élus au sein de l’Association des Paralysés de France APF. A l’époque, le groupe était constitué de 22 élus, puisqu’il y avait 22 régions. On avait tous des anecdotes sur la façon dont les parents en situation de handicap étaient reçus dans les maternités. Pourtant, nombreuses sont les personnes en situation de handicap qui ont tout simplement du mal à s’envisager en couple et encore moins parents. Souvent ils appréhendent la façon dont ils pourraient être reçus par le corps médical ou jugés par leurs proches, s’ils émettaient un désir d’enfant. Il faut bien avouer d’ailleurs que les professionnels de santé sont souvent peu formés et désemparés face à ces patients. Fort de ce constat et de nos expériences respectives, nous avons cherché des supports d’informations et nous sommes rendus compte qu’il n’existait quasiment rien sur le sujet. Qu’est-ce qui vous semblait important de mettre en avant dans ce guide ? Les sujets abordés dans le guide sont des sujets qui préoccupent finalement tous les parents mais avec la spécificité du handicap en plus quelle chaise haute acheter, comment je me déplace avec mon enfant en voiture, est-ce que je peux aller et déposer mon enfant à la crèche facilement, ai-je droit à des aides financières, humaines, etc. ? En outre à l’APF, on est très attaché à avoir une réflexion du point de vue des familles. Les pouvoirs publics abordent plutôt le handicap sous un angle individuel mais lorsqu’une personne est touchée par le handicap, c’est l’ensemble de son entourage qui doit être pris en compte. Le guide défend beaucoup ce point de vue sur tous les aspects de la parentalité. Combien de temps avez-vous mis à écrire ce guide et qu’avez-vous amélioré entre la première et la seconde édition ? On a mis beaucoup de temps à réaliser ce guide car il a fallu se pencher sur des problèmes d’accessibilité mais aussi de droits, de formation des professionnels, etc… Plus on avançait, plus on soulevait de nouvelles questions à aborder et à résoudre ! En tout, la première édition nous a pris environ 4 ans. Les questions qui sont apparues ont commencé à se transformer en revendications que nous avons portées et que nous continuons de porter auprès des pouvoirs publics. Depuis 2011 des choses ont changé et on espère que de nouvelles décisions vont être prises rapidement. La deuxième édition prend donc en compte les nouveaux dispositifs mis en place entre temps en faveur des parents en situation de handicap. La mise en place du blog nous a également permis d’échanger avec de nombreux parents qui nous ont écrit et dont la seconde édition se fait aussi le porte-voix. Ce guide a donc un côté pratique mais également militant. En outre, nous avons revu notre copie d’un point de vue pratique. La deuxième édition est bien plus facile à lire, plus simple à comprendre. On n’avait effectivement pas optimisé la première version pour les personnes qui ont des problèmes de lecture, par exemple ceux qui souffrent de troubles DYS. Cette fois, on l’a pris en compte. Cela dit, il nous reste encore bien des choses à améliorer. On aimerait aussi pouvoir sortir une version audio sur laquelle nous travaillons. A combien d’exemplaires et comment diffusez-vous l’édition 2017 du guide ? Nous l’avons imprimé à 4 000 exemplaires, et nous le distribuons gratuitement. Il est également consultable sur internet et pour le recevoir en version papier, il suffit de le demander à sa délégation départementale de l’APF. Nous voulons évidemment toucher directement les gens qui doivent être sensibilisés au sujet comme les Agences régionales de santé ARS, en espérant que cela redescende dans chaque département puis dans les PMI Protections maternelles et infantiles, les MDPH Maisons départementales des personnes handicapées, les hôpitaux, les maternités, et que le guide suscite des questionnements, des remises en cause, des discussions avec les patients concernés, des aménagements… Quelles sont les revendications que vous avez portées ces dernières années sur le sujet de la parentalité pour les personnes en situation de handicap ? On s’est aperçu que le droit ne prévoyait pas vraiment que des personnes en situation de handicap puissent vouloir et avoir effectivement des enfants ! Il y a des lois et des droits bafoués du fait qu’on est en situation de handicap. Cela a commencé à changer. Le guide nous a permis de soulever des réflexions de façon construite et constructive, d’avoir une démarche militante, de mobiliser d’autres associations, différents ministres, et il y en a eu beaucoup… C’est le propre de la politique française de convaincre et reconvaincre à chaque fois qu’il y a de nouvelles prises de fonction. Par exemple, les parents en situation de handicap n’avaient pas les mêmes droits selon qu’ils touchaient l’AAH Allocation aux adultes handicapés ou qu’ils avaient une pension d’invalidité. Dans le dernier cas, ils n’avaient pas droit à l’allocation pour la garde d’enfants, car le législateur qui à l’époque a pensé à cette allocation l’a fait en imaginant que les personnes qui touchaient une pension d’invalidité étaient forcément de vieux soldats de guerre. Il a donc fallu réfléchir à la situation actuelle et adapter les lois. Concrètement, dans la vie de parents en situation de handicap, cela se traduit comment au quotidien ? En premier lieu, je dirais qu’en France, en termes de compensation, on pense individu. On compense l’individu et ses besoins fondamentaux mais on ne compense pas son accès à tout, son droit de tout, son droit d’être un être humain, qui choisit sa vie, et notamment celle d’exercer une parentalité. Sur le plan de l’aide humaine, la plupart des parents n’obtiennent pas de temps supplémentaire pour les aider à exercer leur parentalité. Souvent ils utilisent leurs propres aides humaines dont ils ont besoin pour se laver, s’habiller, afin de les aider à exercer leur rôle de parents. Encore faut-il que l’aidant soit d’accord et qu’il n’y ait pas d’accident, car ce n’est pas la mission pour laquelle il a été engagé. En termes de droit commun, comme tout parent, on a tous droit à des aides quand on est en situation de fragilité, pendant un certain temps. Ces aides sont dispensées par la CAF Caisse d’allocations familiales, mais beaucoup de parents ne le savent même pas, qu’il s’agisse de parents en situation de handicap ou non d’ailleurs. On a en effet droit à un certain nombre d’heures d’accompagnement par des techniciennes d’insertion sociale et familiale pour aider à gérer son budget pour certains, faire les courses pour d’autres, pour le ménage, etc… Tout le monde y a droit, cependant la personne en situation de handicap a des besoins plus spécifiques encore. Pour elle, le simple fait de déposer et d’aller chercher son enfant à l’école est parfois impossible sans aide. Bien souvent, lorsqu’on obtient par chance une compensation, cela ne va pas au-delà des sept ans de l’enfant. Mais à 7 ans, ce n’est pas du tout évident que l’enfant puisse aller seul à l’école, très peu probable qu’il se fasse à manger tout seul tous les soirs ou qu’il fasse sa lessive. En outre, pour l’aide aux devoirs, certains parents là aussi ont besoin d’aménagements ou d’aide pour un bon suivi à la maison. Aujourd’hui, ainsi que le mentionne le guide, les lois changent en faveur de ces parents en situation de handicap. Sur le terrain, est-ce facile pour eux de revendiquer leurs droits ? Il existe des lois, mais elles ne sont absolument pas appliquées avec équité sur l’ensemble du territoire. En outre, il faut bien comprendre qu’en ce qui concerne le champ du handicap par rapport à la parentalité, peu de choses sont prévues puisque là encore, les pouvoirs publics n’ont pas envisagé la situation dans sa globalité. Aujourd’hui il existe notamment des aides sur le plan technique, particulièrement le temps de la grossesse. Par exemple, une future maman en situation de handicap peut obtenir un aménagement de sa salle-de-bain durant la grossesse. Mais allons plus loin avec le lit de l’enfant une fois qu’il est né. Il faut parfois prévoir un lit spécifique qui soit accessible, par exemple pour une maman ou un papa en fauteuil roulant. Dans ce genre de cas, les parents doivent négocier la prise en charge d’une aide, car le lit est finalement destiné à l’enfant, qui lui n’est pas en situation de handicap. Il faut bien savoir aussi que ce genre de demandes n’est pas forcément entendu, tout simplement car les parents en situation de handicap ne pensent même pas qu’ils pourraient y avoir droit. Je vous donne un autre exemple une personne qui bénéficie d’aide du fait de son handicap peut a priori aménager l’espace de vie, sa chambre, la salle-de-bain, mais son accès à la chambre de ses enfants ne sera probablement pas pris en charge. On n’imagine pas que les gens qui ont un handicap ont une famille. Il y a une grande inégalité d’un territoire à l’autre sur la prise en charge de la compensation, sur l’écoute globale de la vie de la personne en situation de handicap, que cela soit sur le plan matériel ou concernant les aides humaines. L’aide humaine n’est quasiment pas prévue pour exercer sa parentalité. Le gouvernement précédent nous avait promis d’envisager cette compensation à la parentalité. Aujourd’hui nous avons un nouveau gouvernement et nous devons tout reprendre à zéro. Vous soulevez également un manque de formation des professionnels ? C’est vrai, que cela soit les professionnels de santé, les travailleurs sociaux et plus tard ceux qui seront au contact de l’enfant et des parents. Il faut prévoir parfois d’expliquer avec des mots simples la description d’une échographie à un parent mal ou non-voyant par exemple. Je ne parle même pas des maternités qui sont très loin d’être toutes accessibles en fauteuil roulant… Tout simplement parce qu’encore une fois, on n’a pas envisagé qu’une personne en situation de handicap puisse vivre un accouchement. Et c’est valable autant pour la maman que pour le conjoint qui pourrait se trouver être le parent en situation de handicap et qui est la plupart du temps très exclu. Plus tard, ce sera les personnels de crèche ou les enseignants qui ne seront pas formés à recevoir des parents en situation de handicap. Parfois d’ailleurs, les locaux ne sont pas du tout adaptés. Ces parents ne peuvent alors tout simplement pas participer correctement à la vie sociale et scolaire de leurs enfants. Malgré votre combat pour le droit à la parentalité pour tous, vous avez quand même des réserves sur certaines situations ? Ce guide est là pour soutenir les parents, et dans certains cas, tout se passera très bien, mais il faut quand même anticiper. Ce n’est pas toujours simple, il y aura forcément des embûches et il faut bien se dire que c’est quand même plus facile lorsque l’on est bien entouré, que financièrement c’est possible, que mentalement on s’y est préparé. D’autant que la société pose souvent un regard réprobateur sur les parents en situation de handicap qui décident d’avoir des enfants, et si cela devient trop compliqué ou épuisant, la maman ou le papa peut ressentir une forte déconsidération de lui/d’elle-même qui n’est pas toujours gérable. Il y aura forcément des frustrations. Parfois on ne peut pas aller dans la chambre de son enfant qui pleure, on ne peut pas le sortir seule de son lit pour le câliner, on ne peut pas aller le chercher à l’école, pas l’accompagner à ses activités. Rien n’est impossible mais il est vraiment nécessaire de l’anticiper et de ne pas se dire Faisons un enfant, on verra bien ». Pour l’avoir vécu moi-même, ce n’est certainement pas le bon raisonnement à avoir. Vous êtes souvent confrontée à des situations où l’enfant est finalement placé dans des familles d’accueil ? On a aucunement le droit de dire à quelqu’un, quel que soit son handicap, physique ou psychique, qu’il n’a pas le droit d’avoir d’enfant mais on se doit de penser aux droits de l’enfant à venir. Je suis vraiment militante au droit à la parentalité pour les personnes en situation de handicap et je n’encourage, ni ne décourage aucun des parents que j’accompagne dans leur parcours, mais, en revanche, je parle sans langue de bois des difficultés et le cas échéant j’aborde le fait que l’enfant pourrait être placé. Cela arrive évidemment. Je ne dis pas que l’enfant est malheureux quand il est placé en famille d’accueil et, d’ailleurs, on peut tout à fait dans de tels cas être parent autrement, mais il faut que cela soit anticipé. Je précise que lorsque l’enfant est placé, cela ne veut pas dire qu’il est forcément coupé de ses parents. Il peut s’agir d’un mode d’organisation mixte, organisé sereinement. Mais souvent, ce n’est pas le cas, et c’est vécu comme un déchirement. Inversement, parfois certains enfants sont placés pour de mauvaises raisons, alors qu’il aurait juste fallu que les personnes accompagnantes et décisionnaires, comme les éducateurs ou les juges, aient travaillé sur des aménagements, des compensations en termes d’aides matérielle et humaine, et tout ce serait bien passé. Il y a clairement trop de placements abusifs dans les familles où il y a des situations de handicap.dVkiK. 44 20 147 454 219 474 306 287 143