LAVĂRITĂ AU-DELĂ DU VOILE. « Disparaissez ! » s'exclama Mila en reculant de deux pas avant de sentir le sol s'effondrer sous ses pieds et de traverser le plan . menu. Kingdom Hearts RPG Connexion. search. apps; comment; Kingdom Hearts RPG. Nous sommes quatorze ans aprĂšs les Ă©vĂšnements de Kingdom Hearts 2. En tant dâannĂ©es, les choses ontRELIGION - Si cette salariĂ©e avait un rendement intĂ©ressant et qu'elle produisait un travail de qualitĂ©, l'employeur ne pouvait-il pas prendre les devants vis-Ă -vis de son client et lui dire qu'un tel motif constitue une discrimination ? Les faits de l'espĂšce sont assez simples. Une salariĂ©e, embauchĂ©e en qualitĂ© d'ingĂ©nieure par une sociĂ©tĂ© de prestation de services informatiques, Ă©tait de confession musulmane et portait le voile. Pendant certaines rĂ©unions, celle-ci avait refusĂ© d'enlever son voile, alors qu'un client avait fait passer un message trĂšs clair Ă la sociĂ©tĂ© qui l'avait embauchĂ©e la salariĂ©e devait retirer son voile lors de l'accomplissement de sa mission au titre de son contrat de travail au sein de sa sociĂ©tĂ©. L'employeur, au regard du mĂ©contentement de son client, a licenciĂ© la salariĂ©e... Le licenciement se fonde uniquement sur le port du voile ! Bien que le client ait marquĂ© sa fermetĂ© » et qu'il ait fait passer des instructions claires en la matiĂšre, il nous semble naturel que ce licenciement a une nature manifestement discriminatoire. Il est uniquement basĂ© sur le fait que cette salariĂ©e portait le voile islamique pendant ces heures de travail. Or on se souvient de l'apport de la jurisprudence Baby-Loup qui affirmait que les entreprises privĂ©es pouvaient inscrire dans leur rĂšglement intĂ©rieur qu'elles ne souhaitaient pas de signes religieux en leur sein, Ă condition que cette interdiction ne renvoie pas Ă un signe religieux en particulier, laquelle disposition serait dĂ©clarĂ©e discriminatoire. Il va de soi que le mĂ©contentement du client tĂ©moigne de plusieurs Ă©lĂ©ments une problĂ©matique liĂ©e Ă la tolĂ©rance du client qui, in fine, distingue clairement entre les capacitĂ©s intellectuelles d'une femme voilĂ©e et des autres », et un licenciement motivĂ© sur des raisons liĂ©es au voile islamique. La Cour de cassation a Ă©galement Ă©tĂ© dans l'embarras. Comment rĂ©pondre au dĂ©fi qui se posait devant elle ? Nous pensons que la Cour de cassation a eu le bon rĂ©flexe le rĂ©flexe europĂ©en. Celui de l'obligation d'interprĂ©tation conforme souvent oubliĂ© au grand damne des juristes chevronnĂ©s particuliĂšrement pointilleux sur les aspects de droit communautaire. Nous croyons effectivement que la jurisprudence française a besoin de cette clarification et qu'il s'agit d'une vraie problĂ©matique d'interprĂ©tation juridique. La question posĂ©e est la suivante Le voile portait-il atteinte Ă la qualitĂ© du travail ? En tant que juristes, nous pensons que le renvoi prĂ©judiciel aux juridictions europĂ©ennes pour une position d'interprĂ©tation est une option intelligente. En tant que militants anti-discriminations, nous ne pouvons pas nous empĂȘcher quelques remarques sur les Ă©lĂ©ments factuels. La vraie question est la suivante cette salariĂ©e, bien que voilĂ©e, assurait-elle une qualitĂ© de travail qui portait atteinte Ă la bonne marche de l'entreprise ? Au fond, si cette salariĂ©e avait un rendement intĂ©ressant et qu'elle produisait un travail de qualitĂ©, l'employeur ne pouvait-il pas prendre les devants vis-Ă -vis de son client et lui dire qu'un tel motif constitue une discrimination ? En effet, la demande de discriminer de la part de clients, comme par exemple avec les sociĂ©tĂ©s d'intĂ©rim, est prohibĂ© par la loi, au mĂȘme titre que l'acte de discriminer directement. Dans ce cadre, la sociĂ©tĂ© de prestation de services informatiques, ne pouvait se retrancher derriĂšre l'avis de son client, Ă partir du moment oĂč celui-ci entendait clairement discriminer. De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, nous pensons que nous vivons dans une sociĂ©tĂ© oĂč lorsque les intĂ©rĂȘts financiers sont trop importants, la pauvretĂ© du rapport humain refait surface. On aboutit Ă une sociĂ©tĂ© totalement tĂ©lĂ©guidĂ©e par le chiffre d'affaires et qui ne peut pas se dire que le racisme et l'antisĂ©mitisme, les discriminations, l'injustice sociale, sont des flĂ©aux qui devraient ĂȘtre fermement combattus. Dans le cas prĂ©sent, la recherche du profit a Ă©tĂ© l'Ă©lĂ©ment moteur justifiant la discrimination, et cela n'est pas acceptable. Nous attendons de pied ferme la rĂ©ponse de la Cour de cassation et nous ne manquerons pas de la commenter.
Leila Afhim travaillait depuis 2006 au bureau dâĂ©tudes de la Ville de Huy comme dessinatrice. Musulmane, elle a dĂ©cidĂ© il y a un an de porter le voile au travail. En novembre 2015, la Ville de Huy a votĂ© un rĂšglement interdisant le port de tous signes religieux. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s PubliĂ© le 6/05/2016 Ă 1321 Temps de lecture 3 min S i je tiens Ă raconter mon histoire, introduit Leila Afhim dâune voix douce et posĂ©e, câest parce que jâestime avoir Ă©tĂ© traitĂ©e de maniĂšre injuste par la Ville de Huy, mais aussi et surtout parce que je veux amener les gens Ă rĂ©flĂ©chir et Ă agir de façon Ă ne pas avoir honte de leur appartenance. Chacun a le droit de sâafficher comme il le souhaite. Sâil est chrĂ©tien, il a le droit de porter une croix et sâil est musulman un voile. Pourquoi devrait-on entrer dans un moule ? Ătre tous identiques ? » Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Avec cette offre, profitez de LâaccĂšs illimitĂ© Ă tous les articles, dossiers et reportages de la rĂ©daction Le journal en version numĂ©rique Un confort de lecture avec publicitĂ© limitĂ©e Le fil info La Une Tous Voir tout le Fil infoTags: travail · vie · femme · Question : Une femme vit dans un pays europĂ©en et on lui impose comme condition, pour le travail, quâelle retire son voile, est-il permis de retirer le voile pour la nĂ©cessitĂ© ? La nĂ©cessitĂ© ici est le travail en vue de gagner sa vie, car elle peut ne pas trouver de quoi manger si elle ne travaille pas ?
Le 11 avril, cet internaute a tweetĂ© ce message dans lequel il dit qu'une amie ingĂ©nieure en neurosciences Ăvient de se faire proposer un poste de femme de mĂ©nage par le PĂÂŽle emploi Ă cause de son voileĂ». Une amie ingĂ©nieur en neurosciences vient de se faire proposer un poste de femme de mĂ©nage par le pĂÂŽle emploi Ă cause de son voile... WTF 1043 AM - 11 Apr 2017 Il a Ă©galement postĂ© une capture Ă©cran d'un Ă©change avec celle-ci dans laquelle on peut lire ĂIl le conseiller, ndlr m'a sĂ©rieusement conseillĂ© de faire femme de mĂ©nage ou auxiliaire de vie, que c'est ce qui pourrait le mieux correspondre Ă mes Son tweet initial a Ă©tĂ© partagĂ© plus de fois. ĂJe suis inscrite Ă PĂÂŽle emploi depuis aoĂ»t 2016Ă», indique la jeune femme en question, que BuzzFeed News a pu contacter. Elle souhaite que son anonymat soit prĂ©servĂ© Ăpour ne pas avoir dĂąâŹâąennuisĂ» avec PĂÂŽle emploi. Cette femme de 27 ans explique avoir un master en neurosciences, et trois ans dĂąâŹâąexpĂ©rience en tant quĂąâŹâąĂĂ©lectrophysiologiste dans une entreprise qui faisait des essais cliniques sur les rongeurs pour des boĂtes de pharma et de biotechnologiesĂ». Elle dit que cĂąâŹâąĂ©tait son deuxiĂšme entretien Ă PĂÂŽle emploi, et c'Ă©tait la premiĂšre fois quĂąâŹâąelle voyait ce conseiller. ĂLors de ce rendez-vous du 11 avril, je lui ai parlĂ© de mon projet de reprendre mes Ă©tudes mais dans une branche plus mĂ©dicale. Je lui ai dit que mon dossier a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© et qu'il fallait attendre une rĂ©ponse pour savoir si j'Ă©tais sĂ©lectionnĂ©e ou La jeune femme dit quĂąâŹâąils ont ensuite discutĂ© dĂąâŹâąun plan B, dans le cas oĂÂč son dossier serait rejetĂ© et que le conseiller lui a demandĂ© si la branche dans laquelle elle Ă©tait lĂąâŹâą'intĂ©ressait toujours. ĂJe lui ai rĂ©pondu que oui, mais que, dans la rĂ©gion, seule mon ancienne boite est dans mon domaine, qui est trĂšs spĂ©cifique. Et que du coup j'Ă©tais ouverte Ă des formations, soit pour Ă©tayer mes compĂ©tences, soit pour songer Ă une reconversion professionnelle. JĂąâŹâąai prĂ©cisĂ© que je ne comptais pas enlever mon voile pour travailler et que jusque maintenant ça n'avait jamais posĂ© de problĂšme. Il m'a dit que c'Ă©tait compliquĂ©, que cĂąâŹâąĂ©tait un frein que je me mettais, que ce serait bien plus facile de trouver du travail en l'enlevant. Je lui ai dit que, peut ĂÂȘtre, dans l'informatique il y aurait matiĂšre Ă travailler avec mon voile sans que cela pose de problĂšme car c'est le cas de ma cousine qui est ingĂ©nieure en informatique. Il m'a rĂ©pondu que par rapport Ă mon profil et aux offres d'emplois actuels, je pourrais songer Ă faire femme de mĂ©nage ou auxiliaire de vie. Que c'Ă©tait ce que la plupart des femmes qui portent le voile et qui passent par PĂÂŽle emploi faisaient. Ou Ă la limite essayer de chercher en tant que tĂ©lĂ©opĂ© Devant le refus de la jeune femme, le conseiller lui aurait alors recommandĂ© Ăde voir avec des associations musulmanes, du bouche Ă oreille, de me faire des contacts et essayer de trouver un travail de cette façonĂ». ĂIl a ensuite ouvert mon CV et m'a dit que c'Ă©tait dommage que je n'Ă©tais pas mobile car Ă l'Ă©tranger mon CV aurait eu du succĂš ĂLe plus triste, c'est que je pense que ce conseiller pensait bien faireĂ», commente-t-elle. ĂJe ne pense pas que ce conseiller Ă©tait raciste, mĂÂȘme si je ne peux juger de ses intentions, mais il avait l'air bienveillant. Je pense que la "barriĂšre" qu'il m'a mis, elle Ă©tait dĂ©jĂ dans sa tĂÂȘte. Pour lui ce n'est pas choquant, c'est juste Ă©vident ĂąâŹĆles mĂ©tiers de l'aide Ă la personne sont ceux qui recrutent le plus en ce moment dans la rĂ©gion, ils prennent les femmes voilĂ©es, j'en ai une devant moi, donc je lui proposeĂąâŹÂĂ».La chercheuse dĂąâŹâąemploi raconte que, sur le coup, la situation lĂąâŹâąa amusĂ©e Ăcar juste avant, pour plaisanter, je disais justement Ă un ami que j'allais Ă PĂÂŽle emploi et qu'on allait sĂ»rement me proposer un travail de femme de mĂ© ĂMais aprĂšs, en sortant, je me suis sentie mal, poursuit-elle. Si je ne portais pas le voile, je pense qu'il n'aurait jamais osĂ© me proposer ces postes. JĂąâŹâąĂ©tais vraiment choquĂ© ĂJĂąâŹâąavais l'impression d'ĂÂȘtre dans une parodie tellement c'est "Ă©norme". Je vais Ă PĂÂŽle emploi avec un master en neurosciences, trois ans d'expĂ©rience et on me propose "femme de mĂ©nage" et "auxiliaire de vie". On nĂąâŹâąaurait jamais proposĂ© ça Ă un homme avec le mĂÂȘme prĂ©cise que son voile nĂąâŹâąa jamais posĂ© de problĂšme lors de son prĂ©cĂ©dent posteĂIls m'ont pris avec et la raison de mon licenciement n'a rien Ă voir avec ça. Lors de l'entretien, le directeur avait Ă©tĂ© clair sur le fait que ça ne le dĂ©rangeait pas et que, si quelqu'un me dĂ©rangeait avec ça, il se chargerait lui-mĂÂȘme de rĂ©gler le problĂšme. Et il n'y a jamais eu de problĂšme avec les collĂšgues non plus. Au contraire, la plupart ne connaissaient pas de femmes voilĂ©es et ils ont pu poser toutes les questions que l'on ne peut pas poser Ă des inconnues dans la rue. On faisait mĂÂȘme du sport ĂMon voile cĂąâŹâąest un signe religieux mais cĂąâŹâąest aussi une partie de moi-mĂÂȘme et je pense que jĂąâŹâąai le droit de me vĂÂȘtir de la façon que je veux, tout simplementĂ», appuie-t-elle. PĂÂŽle emploi a tentĂ© de contacter la jeune femme en rĂ©pondant Ă physicien007. physicien007 physicien007 Bonjour, nous avons vu votre message et nous souhaiterions en savoir plus. Pouvez-vousĂąâŹÂŠ Tue Apr 11 123808 UTC+0000 2017 ĂNous sommes Ă©tonnĂ©s mais on ne peut quĂąâŹâąĂ©couter quand on voit ce genre de remontĂ©es sur TwitterĂ», a indiquĂ© PĂÂŽle emploi Ă BuzzFeed News. Et la responsable de communication de dĂ©tailler ĂOn a pu lui dire quĂąâŹâąon Ă©tait dĂ©solĂ©s de cette expĂ©rience. On ne peut pas aller plus loin dans lĂąâŹâąenquĂÂȘte car on ne sait pas de quelle agence il sĂąâŹâąagit mais on comprend quĂąâŹâąelle ne veuille pas lever son anonymat. Nous allons faire remonter au niveau de la direction pour expliquer quĂąâŹâąil y a eu cette dit n'avoir Ăjamais Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă cette situationĂ» auparavant. ĂCĂąâŹâąest la premiĂšre fois que je vois ce type de remontĂ©es via les rĂ©seaux sociaux. Ă⏠PĂÂŽle emploi, on condamne toutes les formes de discriminations. Nos agents sont sensibilisĂ©s Ă la question de la discrimination. On a vraiment une dĂ©marche pour favoriser l'accĂšs Ă lĂąâŹâąemploi Ă tous. Par exemple, on travaille sur des mĂ©thodes de recrutements par simulation avec les entreprises qui sont ouvertes Ă tous et qui sont uniquement basĂ©es sur les compĂ©
Lesétablissements publics d'enseignement supérieur ne sont en aucun cas mentionnés, et se situent donc en dehors du champ d'application de la loi sur le voile. Mais ils restent soumis au
AthlĂšte voilĂ©e, Manal Rostom dĂ©fend les musulmanes qui choisissent de porter le voile Discussion Par James O'Hagan âą Mise Ă jour 09/09/2020 euronews_icons_loading euronews Manal Rostom est une athlĂšte et militante Ă©gyptienne. Son nom est associĂ© Ă une sĂ©rie de premiĂšres dont celle d'ĂȘtre la premiĂšre Ăgyptienne Ă avoir bouclĂ© cinq des six grands marathons mondiaux ou encore le fait d'avoir gravi quelques-uns des plus hauts sommets de la planĂšte, du Mont Blanc au Kilimandjaro. Mais ces Ă©preuves d'endurance ne sont pas les seuls dĂ©fis qu'elle a dĂ» relever. Elle a Ă©tĂ© discriminĂ©e en raison de sa dĂ©cision de porter le voile. Ce qui l'a amenĂ©e Ă crĂ©er un groupe sur les rĂ©seaux sociaux "Surviving Hijab" qui compte aujourd'hui prĂšs d'un million de O'Hagan, euronews "Qu'est-ce que le hijab ? Et que reprĂ©sente-t-il pour vous ?"Manal Rostom, militante et athlĂšte Ă©gyptienne "C'est obligatoire pour exercer le culte. Quand je dis "obligatoire", je veux dire que dĂšs qu'une jeune fille atteint la pubertĂ©, elle doit porter le voile. Mais nous disons aussi qu'il ne doit pas y avoir de contrainte dans la religion, donc il ne faut pas forcer les petites filles Ă le porter. Contrairement Ă ce que l'on croit souvent pour des raisons culturelles ou sociales, il y a certes des parents ou des rĂ©gions du monde, des pays qui imposent aux femmes le port du voile et donc immĂ©diatement, cela donne l'idĂ©e que les femmes voilĂ©es sont opprimĂ©es parce qu'on les a forcĂ©es Ă se couvrir, mais personnellement, on ne m'a jamais forcĂ©e Ă porter le voile et de nombreuses femmes que je connais sont dans le mĂȘme suis Ăgyptienne, je suis nĂ©e et j'ai grandi au KoweĂŻt. J'ai Ă©tudiĂ© dans une Ă©cole britannique. Donc je fais partie de ceux qu'on appelle "les enfants de troisiĂšme culture" [ndlr qui n'ont pas celle de leurs parents, ni celle du pays oĂč ils grandissent] qui sont sans arrĂȘt confrontĂ©s Ă des crises d'identitĂ©. Est-ce que je suis Ăgyptienne, occidentale, koweĂŻtienne ? Je suis de quelle culture ? J'ai grandi avec cette idĂ©e et avec les stĂ©rĂ©otypes qui sont associĂ©es aux femmes musulmanes par exemple, on se dit que si elles portent le hijab, c'est probablement qu'on ne peut pas les approcher, qu'elles n'ont pas fait d'Ă©tudes, qu'elles sont ennuyeuses ou pas cool... Et en rĂ©alitĂ©, j'ai grandi en dĂ©testant cette vision des dĂ©cidĂ© de commencer Ă porter le voile le 7 avril 2001, j'ai choquĂ© tout le monde. Quand j'ai pris cette dĂ©cision, je suis allĂ©e voir mon pĂšre et je lui ai dit que j'avais dĂ©cidĂ© de le porter."James O'Hagan "A-t-il Ă©tĂ© surpris lui aussi ?"Manal Rostom "Il a Ă©tĂ© trĂšs surpris. Et il dĂ©sapprouvait totalement le fait que je porte le voile.""J'ai eu l'impression que mon identitĂ© m'Ă©tait dictĂ©e par la sociĂ©tĂ©"James O'Hagan "Pourquoi Ă©tait-il contre cette idĂ©e ?"Manal Rostom "Il disait "Comment est-ce que tu vas faire du sport, aller courir ?" Ă cette Ă©poque, Ă l'Ăąge de 21 ans, il n'y avait personne qui me ressemblait qui faisait des choses extraordinaires et que j'aurais pu prendre en atteint un point de rupture en 2014, j'ai voulu arrĂȘter de porter le voile. Il y a eu tous ces incidents quand on a dit "Les burkinis ne sont pas autorisĂ©s dans cette piscine ou "Le voile est interdit ici" ou encore quand on veut aller voir un match de foot avec des amis... Ă ce moment-lĂ , je me suis dit que je ne voulais plus le porter. J'ai eu l'impression que mon identitĂ© m'Ă©tait finalement dictĂ©e par la sociĂ©tĂ© parce qu'elle me bannissait ici ou lĂ tout comme les autres femmes j'ai rĂ©alisĂ© que je ne voulais pas suivre le mouvement. J'ai eu soudain l'idĂ©e de crĂ©er une communautĂ©, une plateforme sur Facebook, un groupe que j'ai appelĂ© "Surviving Hijab". J'ai inscrit 80 jeunes femmes une par une, j'ai créé un groupe privĂ© et j'y ai ouvert mon cĆur. D'ailleurs, le texte de prĂ©sentation est toujours sur la page. Il y a Ă©crit "Salut les filles, c'est la pression de la sociĂ©tĂ© qui nous fait enlever notre voile aujourd'hui." Et c'est vraiment quelque chose qui existe.""Soutenir les femmes qui veulent vivre leur foi comme elles le souhaitent"James O'Hagan "Qu'en est-il de celles qui ont dĂ©cidĂ©, sans pression de la sociĂ©tĂ©, de ne plus le porter. Quel message voulez-vous leur faire passer ?"Manal Rostom "Enlever le hijab, cela peut signifier un changement profond. Il se peut que vous vous disiez que le voile ne fait plus partie de votre identitĂ©. Une fille qui ne veut pas le porter et qui fait de bonnes actions peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e par Dieu comme une meilleure musulmane que moi. Donc ce n'est pas Ă moi de juger. Mais le message que je veux transmettre Ă ces femmes, c'est "Venez nous rejoindre au sein de "Surviving Hijab" et regardez le genre de choses qu'on fait. Vous n'ĂȘtes pas obligĂ©e d'ĂȘtre musulmane ou de porter le voile pour nous rejoindre. Vous devez seulement avoir envie de soutenir les femmes qui veulent vivre leur foi comme elles le souhaitent, et ce mĂȘme si vous nous rejoignez juste pour vous informer. Il y a des filles qui me contactent via "Surviving Hijab" et qui me posent cette question cruciale elles me disent "J'ai 17 ou 19 ans, je suis championne de basket, on est en finale, mais ils ne me laissent pas jouer parce que j'ai un voile. Est-ce que je dois l'enlever ou arrĂȘter le sport ?"James O'Hagan "Que leur rĂ©pondez-vous ?"Manal Rostom "Ce que je leur dis, c'est qu'il faut que vous continuiez Ă vous battre pour obtenir le droit de jouer en portant votre voile. Donc je ne dirais pas Ă cette jeune fille d'arrĂȘter le sport et je ne lui dirais pas non plus d'enlever son voile parce qu'aucune de ces options n'est la bonne. J'essaie juste de changer la perception des gens sur qui sont les femmes voilĂ©es.""Je suis devenue la premiĂšre athlĂšte portant un hijab Ă apparaĂźtre dans une campagne de cette marque au Moyen-Orient"James O'Hagan "Et donc cela passe en grande partie par votre collaboration avec cette grande marque de sport."Manal Rostom "Exactement."James O'Hagan "Comment cela a-t-il dĂ©marrĂ© ?"Manal Rostom "J'ai envoyĂ© un mail Ă un coach personnel qui reprĂ©sente la marque au Moyen-Orient il s'appelle Tom Woolfe. Dans mon message, je lui ai mis le lien vers notre groupe. Et je lui ai Ă©crit "Il n'y a pas de reprĂ©sentation musulmane de cette grande marque, ne serait-il pas temps de rĂ©pondre Ă nos besoins Ă nous, les femmes ?" Le lendemain, je recevais une rĂ©ponse du Coach Tom, il me disait que c'Ă©tait une super idĂ©e et me demandait quand on pouvait se rencontrer. Pour moi, Ă ce moment-lĂ , c'est comme si on m'avait donnĂ© un immense l'espace de quelques semaines, je suis devenue la premiĂšre athlĂšte portant un hijab Ă apparaĂźtre dans une campagne de cette marque au Moyen-Orient. Et ils avaient effectivement fabriquĂ© un voile respirable et qui sĂšche vite. J'ai donnĂ© mon visage Ă ce produit dans le monde entier, pas uniquement au Moyen-Orient."James O'Hagan "En Belgique rĂ©cemment, le voile a Ă©tĂ© interdit dans certaines universitĂ©s. Ce qui a provoquĂ© des manifestations et la crĂ©ation d'un mouvement sur place..."Manal Rostom "Les femmes qui portent le voile ont rĂ©agi. La Belgique dit "Si vous portez le voile, vous ne pouvez pas frĂ©quenter notre universitĂ©." Pour moi, ça n'a pas de sens. Les femmes devraient ĂȘtre autorisĂ©es Ă faire des Ă©tudes quelle que soit leur religion. Il y a encore un manque de connaissance sur ce qu'est le voile. Ce n'est pas un symbole, cela rĂ©pond Ă un code vestimentaire.""Il y a un grand besoin d'Ă©ducation au sujet du voile"James O'Hagan "Ăvidemment, cela suscite de l'opposition. Vous faites d'ailleurs face Ă de nombreuses critiques depuis que vous avez commencĂ© Ă militer. Que vous reproche-t-on et comment rĂ©agissez-vous Ă cela ?"Manal Rostom "Au sein de la communautĂ© musulmane, il y en a qui disent "Manal ne nous reprĂ©sente pas, le code vestimentaire qu'elle a n'est mĂȘme pas musulman, elle dĂ©grade l'image de la femme musulmane Ă travers le monde, elle fait ça pour ĂȘtre cĂ©lĂšbre." Et puis, d'un autre cĂŽtĂ©, il y a les Occidentaux qui disent que le voile est un signe d'oppression, que je soutiens l'oppression des femmes. Vous voyez, c'est exactement pour cela que je crois qu'il y a un grand besoin d'Ă©ducation. Le voile, ce n'est pas de l'oppression. C'est la sociĂ©tĂ© qui nous opprime en nous interdisant de le porter. Les gens ne sont pas dans une dĂ©marche d'apprendre ce que le voile reprĂ©sente et de savoir pourquoi et comment on le porte, pourquoi il faudrait nous autoriser Ă le porter."James O'Hagan "Je voudrais terminer en parlant de votre plateforme "Surviving Hijab". Vous avez fait quelques sorties et l'une d'elles, c'Ă©tait au camp de base de l'Everest. J'aimerais que vous nous en parliez."Manal Rostom "Je voulais emmener des femmes au camp de base de la plus haute montagne du monde, l'Everest. Et le message que je voulais faire passer, c'Ă©tait "Que l'on soit musulmane ou non, voilĂ©e ou non, que l'on ait la peau noire ou blanche, on exprime toutes ensemble notre soutien aux femmes qui veulent exercer leur foi comme elles l'entendent." Lasonnerie retentit de nouveau. Il s'agit cette fois d'une femme qui s'interroge pour savoir si elle peut - entre autres - travailler et, si c'est le cas, si elle peut le faire en retirant son